Par Rachel Moret pour Richner intitut.
Dans notre vie quotidienne de parents, nous pouvons facilement être confrontés aux cercles vicieux.
J’ai réalisé, il y n’a pas longtemps, que je me laissais facilement aspirer dans une spirale infernale. Tu sais, cette sensation d’être tirée vers le bas et de ne pas pouvoir en sortir. Je ne percevais que le négatif, les informations positives n’arrivaient plus jusqu’à mon cerveau.
En relisant le livre « Ta deuxième vie commence lorsque tu comprends que tu n’en as qu’une », de Raphaëlle Giordano, j’ai eu une révélation. Mon cerveau s’était habitué à vivre des cercles vicieux et il s’accrochait à cette manière de fonctionner comme une moule à son rocher.
Un cercle vicieux, c’est un ensemble de causes à effets qui forment une boucle dégradant le système entier. (Wikipédia)
Prenons l’exemple suivant : je suis fatiguée car chaque fois que je sors avec mes enfants dans des lieux publics, leurs comportements sont inadéquats et je me sens à la fois impuissante et découragée. J’ai l’impression d’avoir mal éduqué mes enfants, qui ne sont pas capables de se comporter correctement en société. A force de multiplier ces expériences négatives, j’appréhende chaque sortie et finis par les éviter. J’ai nourri l’idée que je ne peux pas faire de sorties avec les enfants sans que cela ne se solde par un échec.
Cette situation me pèse car j’aurais envie de partager certaines activités avec eux.
La pensée négative (mes enfants sont trop agités en société) génère une attitude physique voutée ou crispée et une anticipation négative (mes enfants vont mal se conduire, j’ai peur de faire des activités à l’extérieur avec eux). L’attention est dirigée sur l’agitation des enfants (comme j’y pense, je ne vois que ces comportements-là et j’y réagis). Je reprends sans arrêt mes enfants, ce qui nous donne à tous une mauvaise image de nous. J’en tire des conclusions erronées (je suis un mauvais parent car mes enfants ne sont pas calmes et ils sont mal élevés).
On peut aisément comprendre que ce genre de spirale ne s’arrête pas tout seul et fige les comportements.
Pour en sortir, on peut proposer un autre chemin à son cerveau.
Le cercle vertueux, c’est un ensemble de causes à effets qui améliorent le système entier. (Wikipédia)
Une pensée positive (mes enfants ont besoin de se dépenser mais ils savent être calmes) génère une attitude physique dynamique et attentive et une anticipation positive (je vais diriger mon attention sur les comportements adéquats de mes enfants). Je vais valoriser les comportements positifs des enfants ; comme je pense à ces comportements-là, je serai plus encline à les repérer et je vais réagir à ceux-ci précisément. Cela va générer du plaisir chez mes enfants (sécrétion des hormones du plaisir et de l’amour) et encourager des comportements positifs (les enfants vont avoir envie de reproduire les comportements pour lesquels ils reçoivent une reconnaissance positive). L’estime de soi de toute la famille s’en trouve améliorée. La confiance dans la capacité à vivre des sorties familiales sereines va augmenter.
Lorsque nous décidons de ce changement de fonctionnement, cela demande une grande persévérance car nous fonctionnons avec des schémas intégrés sans anticiper nos façons d’agir. De plus, il faut avoir l’humilité de reconnaître que le fonctionnement actuel n’est pas adéquat.
Il faut aussi se rappeler que notre cerveau est habitué à agir de cette manière, les chemins neuronaux pour une réaction sont aussi larges qu’une autoroute. Lorsque nous décidons de changer de comportement, nous empruntons alors de nouveaux chemins. Il s’agit de faire grandir ce petit sentier en autoroute.
Alors je ne vais pas vous mentir, c’est un changement qui demande de la persévérance, de l’empathie, de l’indulgence et de la bienveillance envers soi.
En adoptant de nouvelles habitudes, on prend le risque de se tromper, et si on emprunte le vieux chemin, ce n’est pas grave. On fera mieux le lendemain ou on peut aussi se dire ou verbaliser à ses enfants qu’on aimerait rejouer la scène en changeant le script.
Une façon de favoriser les cercles vertueux, c’est de partager en famille, écrire ou penser les choses positives qui se sont passées pendant la journée ou la semaine. Cette pratique peut être compliquée au début, mais elle contribue à la perception du positif. Si notre cerveau reste ancré dans le négatif, on peut utiliser la formule suivante : « la bonne nouvelle, c’est… ».
Imaginons que je suis tombée en panne avec ma voiture, qu’on va louper un rendez-vous et que ma voiture a son pronostic vital engagé…. La bonne nouvelle, c’est que c’est arrivé à 100 mètres de mon garage, que ma fille peut retourner à l’école, que mes parents ont une voiture à me prêter…
En espérant que ce texte te donnera envie de tester un nouveau chemin…
Article par Rachel Moret
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